Cela fait plus de deux semaines que nos « ohinasama » nous accompagnent à la maison. Ce sont des poupées qu’on dispose pour le « hinamatsuri », la fête des filles, célébrée le 3 mars, pour la santé et le bonheur des filles. Leur origine serait liée à une ancienne coutume, selon laquelle on faisait porter les maladies et les malheurs dont on voulait préserver les filles à des poupées de papier ou de bois, qu’on jetait ensuite à la rivière…
Ma mère avait, enfant, des ohinasama somptueuses. Un grand ensemble de quinze poupées fascinantes, représentant le couple impérial et sa cour, disposées avec leurs délicats accessoires, sur des sortes de gradins à sept niveaux. Ma grand-mère m’en avait offert aussi, de mignonnes avec leurs visages ronds, mais je les ai peu connues, car nous n’avions pas pu les emporter lors de notre déménagement en France. Alors, une fois venus en France, ma mère nous a fait des dairibina (les deux poupées principales, représentant l’empereur et l’impératrice) en origami. Elles nous avaient inspirées, mon frère et moi : nous les avons complétées par d’autres hina en papier, faites à notre façon, si bien que d’année en année, notre famille de hina s’était agrandie.
Je n’y avais même pas songé pour mes propres filles, mais une tante nous a offert, quand ma fille aînée était encore toute petite, un couple de tachibina (des « hina se tenant debout »), qui lui paraissaient moins fragiles et plus faciles à transporter que des poupées classiques jusqu’en France. Ce sont ces tachibina que je vous présente aujourd’hui 🙂 Elles sont, elles aussi, entourées maintenant d’autres ohinasama, faites en origami.
Ces poupées étant (en principe) uniquement décoratives, je ne m’attendais pas à ce que mes filles s’y intéressent beaucoup, mais en fait, elles les aiment bien. Elles me demandent même parfois si elles peuvent les sortir de leurs boîtes, alors qu’on est complètement « hors saison »…