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Chii-chan no kageokuri ちいちゃんのかげおくり

Un ciel parfait pour un kageokuri !

Connaissez-vous le livre « Chiichan no kageokuri » (ちいちゃんのかげおくり) ?
(Cela se prononce : « tchii-tchan no kagué-okouli »)

Il est rare au Japon de trouver quelqu’un qui ne le connaisse pas.

C’est un livre de Kimiko Aman (la même autrice que le livre « Onita no bōshi », évoqué dans mon précédent article) et de Noriko Ueno, publié aux éditions Akaneshobō, en 1982.

Chiichan est le surnom (hypocoristique) de la petite fille qui est le personnage principal de l’histoire ; « kageokuri » est un jeu qui consiste, après avoir fixé son ombre des yeux, à l’« envoyer » dans le ciel.

Il s’agit pour moi d’un chef-d’œuvre de la littérature jeunesse japonaise, voire de la littérature tout court. La littérature jeunesse, ce n’est pas une sous-catégorie mineure. D’ailleurs, si on veut changer le monde, je pense qu’un de nos champs d’action majeurs, c’est la littérature jeunesse.

Si vous vous intéressez au Japon et à la société japonaise, je vous invite vivement à lire ce livre.
Et si vous vous n’y intéressez pas, je vous y invite aussi.
Car je suis persuadée que ce livre ne s’adresse pas uniquement aux Japonais.

Comment parler de guerre aux enfants ? leur faire comprendre du fond du cœur et du ventre pourquoi il faut qu’il n’y en ait jamais plus ? leur parler du passé et de la mort, sans montrer des images d’horreur que des enfants n’ont pas à voir ? sans engendrer de sentiments d’angoisse, de honte, de haine ou de revanche ?

Chiichan pourrait être une enfant de Chine, de France, d’Allemagne, d’Ukraine, de n’importe quel pays du monde.

J’ai souhaité partager ce livre avec les personnes francophones : j’en ai fait une traduction, que j’ai envoyée à plusieurs maisons d’édition. Il y en a qui ne m’ont pas répondu, d’autres m’ont envoyé une réponse négative type. Quelques-unes m’ont écrit une réponse personnalisée, qui disait grosso modo que l’histoire était belle / intéressante / poignante, mais qu’elle n’intéresserait pas le public français.

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas une histoire débordant de gaîté. Ce n’est pas une histoire qu’on choisirait pour passer un moment cool avec ses enfants.
Elle aurait pu être juste terrible et sombre… sans la douceur de la poésie, salvatrice, de Kimiko Aman.

J’ai pu malgré tout la partager avec quelques personnes autour de moi.

Si vous ne la connaissez pas encore, j’espère pouvoir la partager un jour, sous une forme ou une autre, également avec vous !

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Merci à Bertrand, Éléonore, Gwénaëlle, Laure-Hélène, Marie, Mathilde, Nina, Pablo, Pauline B., Pauline C. et Guillaume.


今でも、「ちいちゃんのかげおくり」を読んで泣くことがある。

フランス語に翻訳したら、原文ほど素晴らしくはないけれど、この 作品 をフランスの人たちとも共有したいと思って、「ちいちゃんのかげおくり」を翻訳して、いくつかの出版社に送りました。出版したいと答えてくれた 出版社はありませんでした。いいお話だけど、フランス人には向いていないと答えたところはあります。

私はこの本は 絶対 ユニバーサルな意味やメッセージも含んでいると思うんだけどなぁ。

ちいちゃんは日本の子であるだけでなく、中国の子、フランスの子、ウクライナの子、世界中のどの国の子でもあるのではないでしょうか。

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